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Les microplastiques diminuent la fertilité des huitres

  • dom
  • 4 févr. 2016
  • 2 min de lecture

Les huîtres qui consomment les petits morceaux de plastique qui jonchent les océans de la planète produisent une progéniture moins importante et en moins bonne santé, suggère une étude - alimentant l'hypothèse que ce matériau peut être dommageable pour la vie marine.

Pascal Goetghelluck / Science Photo Library

L'huitre du Pacifique (Crassostrea gigas) ingère des microplastiques par son système digestif

Des millions de tonnes de plastique finissent dans les océans de la planète chaque année; un calcul récent suggère que, aux environs de 2050, il y aura en poids plus de plastique que de poisson dans les océans (voir go.nature.com/59rxvt). Mais les chercheurs sont de plus en plus préoccupés par les effets de minuscules fragments, « les microplastiques » - ceux de moins de 5 millimètres - qui sont créés lorsque des morceaux de plastiques plus grands se cassent, ou qui sont fabriqués pour des produits industriels, en particulier pour les cosmétiques et les matériaux d'emballage.

Arnaud Huvet, un scientifique de l'Institut français de recherches sur la mer (Ifremer) à Plouzané, et ses collègues ont mis des huîtres du Pacifique (Crassostrea gigas) dans de l'eau mélangée avec des sphères de polystyrène de taille micrométrique, à des niveaux similaires à ceux mesurés à l'état naturel dans certains endroits. Après deux mois, les huîtres exposées à la matière plastique produisent moins d'ovules, leurs spermatozoïdes sont moins mobiles et ils ont moins de descendants que les animaux élevés dans une eau sans plastiques (voir article en référence). La progéniture elle même croit plus lentement, selon les chercheurs.

Les microplastiques ont montré leur capacité à réduire la fertilité d'autres animaux marins, y compris des petits crustacés tels que les copépodes et les daphnies. Mais cette dernière étude élargit le sujet aux huîtres, selon A. Huvet.

La digestion des huîtres peut être perturbée quand elles mangent le plastique, dit-il, et des produits chimiques perturbant le système endocrinien, connus pour affecter les systèmes de reproduction, pourraient être libérés par les particules de plastique dans le tube digestif des huîtres.

La prise de conscience des dommages biologiques causés par les microplastiques en est encore à ses balbutiements, dit Tamara Galloway, une écotoxicologue à l'Université d'Exeter, au Royaume-Uni. En revanche, il y a des images très médiatisées d'oiseaux et de tortues victimes d'étouffement par les plus gros morceaux de plastique.

T. Galloway dit que cette étude sur les huîtres est « très complète » et s'ajoute à d'autres preuves sur les effets négatifs de microplastiques, renforçant la nécessité d'agir sur le problème des déchets marins. "Les déchets anthropiques sont quelque chose pour lesquels nous pouvons faire quelque chose assez rapidement si l'on veut," dit-elle - en utilisant moins de plastique et en étant plus prudent sur l'élimination des déchets.

Les populations d'huîtres du Pacifique ne sont pas en déclin, dit A. Huvet, mais l'étude suggère que le plastique pourrait avoir des effets à long terme parce que les huîtres sont une source de nourriture vitale pour de nombreux autres animaux. Ce qui n'est toujours pas établi, selon A.Huvet, c'est de savoir si les microplastiques qui s'accumulent dans les huîtres pourraient être nocifs pour les humains qui les mangent.

Référence :

Sussarellu, R. et al. Proc. Natl Acad. Sci. USA http://dx.doi.org/10.1073/pnas.1519019113 (2016).

Traduit de Nature

http://www.nature.com/news/microplastics-damage-oyster-fertility-1.19286

Auteur : D. Cressey – 2 fevrier 2016

 
 
 
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