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Lunettes, carburant, bitume: à Nantes, on transforme les algues

Elles ne sont ni gluantes ni odorantes, mais tout autant solides qu’une monture classique. Les nouvelles lunettes que vient d’imaginer la société nantaise Naoned (et commercialisées dès janvier) sont pourtant bien composées d’algues.

« Des algues brunes bretonnes transformées en granulat, précise Aristide Melou, l’un des responsables de la marque. On rajoute du polypropylène naturel pour rendre la matière un peu moins rigide. Une fois le tout transformé en plaques, pigmentées, on fraise la monture dans nos ateliers. Il nous a fallu un an avec notre partenaire Algopack pour trouver la bonne recette. »

Si l’on connaissait déjà leurs vertus pour la cosmétique ou l’alimentation, à Nantes, les algues continuent d’inspirer. Alors que la première édition de la Greenweek démarre ce lundi à Nantes, avec un colloque spécialement dédié à cette nouvelle filière, ces végétaux touchent de nouveaux secteurs. Les lunettes en algues de Naoned, qui représenteront à terme 30 % de la collection, sont une première mondiale.

« C’est une matière vraiment plus chaleureuse que l’acétate : là on a du vivant, il y a du poisson qui a vécu dedans, sourit Aristide Melou. Les algues créent l’intrigue, mais les utiliser a vraiment du sens. On est dans un temps de mutation où l’on prouve que l’on peut faire des choses innovantes et différentes, avec des matières qui polluent moins. »

Une idée que partage depuis plusieurs années le professeur Jérémy Pruvost. A Saint-Nazaire, ce chercheur du laboratoire Génie des Procédés Environnement - Agroalimentaire de l’université de Nantes est sur la piste de Diesalg, un nouveau biocarburant à base de micro-algues.

« Nous avons déjà identifié les cellules-souches qui rendent cela possible, explique-t-il. Il faut maintenant réussir à trouver un procédé économiquement viable qui permettra une production à très grande échelle pour les industriels qui voudront s’en saisir ».

Pour y parvenir, une plateforme expérimentale de 3.000 m2, Algosolis, a été créée sur place : on y cultive toutes sortes de micro-algues en tentant notamment d’y consacrer le moins d’énergie possible. Car pour le moment, le système de culture mais aussi le séchage des algues fait exploser la facture.

Ces avancées permettraient de booster d’autres applications concrètes pour ces organismes, par exemple l’émergence d’un bio-bitume, en concurrence directe avec le goudron. « On le produit grâce aux résidus de micro-algues, détaille Jérémy Pruvost. C’est aussi ça la force de la ressource : on peut l’exploiter à 100 %. »

Source : 20minutes.fr

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