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Manger du poisson: une bonne idée?

Le poisson, recommandé dans l’alimentation pour son apport en oligo-éléments pourrait être la nouvelle bête noire des consommateurs. En effet, on parle de plus en plus des conditions de pêche et d’élevage parfois désastreuses pour l’environnement mais aussi pour notre santé. Que ce soit des associations de consommateurs ou des mouvements écologistes tel que Greenpeace tous s’accordent à dire que le poisson pourrait ne plus avoir une place de choix dans nos assiettes. Alors face au doute que faut-il faire ? Le poisson contient plusieurs éléments nutritifs. En plus d’être une excellente source de protéines, il apporte aussi beaucoup d’acides gras oméga-3, ainsi que de vitamine D naturelle. Le poisson apporte également des minéraux comme le phosphore, et des oligo-éléments (nutriments essentiels au corps humain), comme l'iode, le zinc, ou encore le cuivre. Un adulte français consomme en moyenne plus de 20kg de poisson par an contre moins de 10kg pour le Brésil ou l’Inde par exemple. Au hit-parade des poissons les plus consommés : le thon à l’huile, le saumon, le cabillaud, la truite ou encore la sardine à l’huile.

Mais d’où provient le poisson que l’on consomme en France ? Et comment arrive-t-il dans nos assiettes ? Près de la moitié des bateaux de pêche français débarquent dans les ports bretons, où l’activité de pêche y est très forte puisqu’elle emploie directement près de 4 000 marins-pêcheurs, embarqués sur 2 000 bateaux. Il existe plusieurs techniques de pêche réparties en deux catégories. Tout d’abord les engins trainants (ou actifs), ceux qui vont être en mouvement dans l’eau parmi lesquels on trouve les chaluts, les dragues, les lignes de traîne et les bolinches. Il y a également la seconde catégorie que l’on appelle les dormants qui sont calés sur le fond reliés à une bouée et un fanion qui indiquent leur position en surface. Parmi ces engins, figurent les casiers, les palangres, qui sont de grosses cordes sur lesquelles sont fixés des hameçons, les filets droits et les trémails. Les filets et les palangres sont parfois laissés à la dérive pendant plusieurs jours. Bien que des quotas de pêche en fonctions du type de poisson soient imposés, les différentes techniques de pêche n’ont pas le même impact sur le milieu marin. La technique du chalutage profond apparaît comme l’exemple le plus frappant. [4] Il consiste à tracter un filet gigantesque sur les fonds marins. Cette technique conduit à une multitude de problèmes. Le premier étant que pour quelques espèces convoitées, des dizaines d’autres sont relâchées mortes en mer. Parmi ces espèces on peut parfois trouver des espèces protégées ou de gros mammifères comme des dauphins, des requins ou encore des tortues de mer. Même si seulement 1% des bateaux disposent de ces filets dérivant utilisés dans le chalutage profond, ils rassemblent à eux seuls 50% des prises mondiales. Le taux de rejet pouvant varier de 20% à 80% selon les pêches, on n’a pas fait mieux en termes de gaspillage alimentaire ! Le second problème est que ce chalutage profond fonctionne comme un bulldozer des mers. En effet, le filet racle les fonds marins pour récupérer les espèces de poissons benthiques qui sont celles qui vivent dans la zone de fond marin, mais au passage il supprime également toute la végétation des fonds et « rase » le sol. La différence avec le défrichage d’une zone terrestre c’est que cela n’est pas visible à moins de descendre en profondeur. Tout ceci concerne la pêche en mer, mais ce n’est pas notre seule façon de consommer du poisson. En effet, en plus de la partie sauvage et afin de répondre aux besoins de l’homme on a recours à l’aquaculture. Il ne s’agit plus ici de pêche mais d’élevage qui se pratique en bord de mer, de rivière ou d’étang. C’est une réponse apportée à la surpêche et aux besoins croissant de poisson, mais est-ce vraiment une solution ? On atteint les limites de l’exploitation de certaines espèces de poisson mais l’augmentation de la population mondiale, conduit à accroître de fait la demande. Le développement de l’aquaculture pourrait constituer une issue et réduire la pression sur les stocks sauvages. Ainsi en France depuis une dizaine d’années, 20% de notre consommation de poisson provient de l’élevage. Cependant l’aquaculture intensive peut avoir des effets négatifs sur l’environnement et sur notre santé si elle n’est pas surveillée et pratiquée dans le respect du milieu et des espèces. Les élevages provoquent des pollutions de l’eau (déchets de poissons, prolifération d’algues, restes de produits chimiques et vétérinaires..) qui concourent à la destruction des zones côtières. Il faut donc être vigilant quant aux problèmes que cet élevage intensif peut engendrer.

Quelles sont les solutions pour consommer responsable pour l’environnement mais également pour notre santé ? Pour que la production de poisson ne soit pas nocive pour l’environnement, il faut apporter un certain niveau de qualité apporté par des labels. Il en existe plusieurs, comme le label MSC (Marine Stewardship Council) créé par le WWF et qui garantit une pêche responsable. Le plus connu est sans conteste le label AB (Agriculture Biologique) qui atteste de l’origine de l’alimentation des poissons, il permet de qualifier un élevage de pisciculture de qualité. Il est encore peu présent en France mais bien implanté dans les élevages de pisciculture en Ecosse et en Irlande. Vous pourriez donc peut-être privilégier ces labels mais aussi la pêche locale qui diminue grandement les émissions de gaz à effet de serre dues aux transports. Vous pouvez également penser aux poissons d’eau douce d’un point de vue écologique, en consommant ce genre de produits, vous participeriez à la diminution de la pression exercée sur les espèces océaniques. Encore faut-il connaître la qualité des cours d’eaux d’où proviennent ces produits issus de la pêche afin de diminuer la présence de polluants dans les poissons et leur transfert dans notre organisme. La solution des espèces de début de chaîne alimentaire telles que la sardine, le maquereau ou encore le rouget, pour lesquelles il y a moins de bioaccumulation, c’est à dire moins de toxines qui se sont accumulées au fil de la chaîne alimentaire, peut constituer une porte de sortie intéressante !

Source: scilogs.fr

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